Quand le ministère joue avec les agendas des praticiens, au mépris des patients et des équipes médicales

8 octobre 2021 par APH et JM

Les membres du Conseil Supérieur des Professions Médicales ont appris ce lundi le report de deux demi-journées de travail de la commission des statuts prévues les 14 et 15 octobre, dont l’ordre du jour n’est toujours pas défini, mais est probablement en lien avec des modifications profondes dans la réglementation du statut de praticien hospitalier et des modalités pour faire face au plafonnement de l’intérim médical.

Ils apprennent également que des réunions présentielles destinées au vote des textes, prévues les 4 et 5 novembre auront lieu en visioconférence, ce qui est un déni de plus dans les modalités proposées et dictées par le ministère pour un dialogue social constructif.

Tout ceci, sans explication et sans réponse à nos remarques ou questions sur ce report.


communiqué

Pourtant, ce calendrier est prévu depuis des mois. Les praticiens qui représentent leurs collègues se sont organisés, pour participer à ces réunions (annulation de plages de consultations, sollicitation d’efforts de la part de leurs collègues pour permettre un maintien d’activité tout en les laissant aller à ces réunions de première importance au ministère). Les dates de reports imposées sans la moindre concertation coïncident avec des congrès syndicaux où des membres du CSPM (syndicats, directeurs, présidents de CME) sont conviés.

Déjà, la semaine dernière la DGOS nous convoquait en urgence suite à un « oubli » d’une secrétaire, au sujet de la mise en œuvre d’une mesure qui va mettre à mal l’hôpital public, celle de l’intérim.

Ces manques d’organisation et de respect des équipes de la DGOS témoignent d’une dégradation du climat social voire d’un mépris certain et grandissant.

Cette même semaine dernière, il était demandé au ministère de reprendre les réunions présentielles, beaucoup plus propices au débat et à la co-construction de la réglementation concernant le statut des praticiens. A l’heure où l’hôpital public n’arrive pas à se relever d’une situation de pénurie et de restrictions présentes bien avant l’arrivée de la COVID, crise qui a déstructuré encore plus l’Hôpital Public, ses soignants, ses praticiens. Ces nouvelles modalités d’un dialogue syndical mouvant et en distanciel semblent très constructives pour une politique virtuelle et nouvelle du dialogue social… Nous en prendrons acte.

Ces changements de date et de règles de fonctionnement « comme bon semble au ministère » sont inadmissibles, et témoignent du manque de respect des tutelles vis à vis des professionnels de santé que nous sommes. Ces exemples montrent également un certain mépris de notre engagement quotidien.
APH et Jeunes Médecins demandent que :
  • Le calendrier des réunions fixé par la DGOS soit scrupuleusement respecté sauf cas de force majeure validé par nos présidents,
  • La norme soit la tenue de réunions présentielles, et l’exception, dûment justifiée, la visioconférence,
  • La (re-)construction nécessaire de l’Hôpital Public ne soit pas remplacée par un simulacre de négociation où les décisions sont prises à l’avance pour être confirmées sans prise en compte du vote des praticiens voire en opposition totale des votes de celles et ceux qui défendent les praticiens et qui ont une connaissance précise du terrain et des difficultés de par leur exercice.